

Le président Emmanuel Macron a pris ses responsabilités. La première ligne rouge (l’interdit) avait été inventé le 20 aout 2012 par Le président Obama. Lorsqu’elle a été franchie par Bachar el Assad qui massacra 1300 personnes en bombardant la gouta au sari, un neuro toxique, il s’est défilé. Quelles qu’aient été ses raisons, la décision d’Obama a gravement entamé la crédibilité des Etats-Unis.
Le président Macron n’a pas attendu une résolution de l’ONU pour lancer une attaque ciblée sur les sites de production d’armes chimiques. Il n’y eu ni morts ni blessés. Les attaques ont été menées avec le soutien des alliés américains et britannique, avec une “entière confiance mutuelle”, mais sans coordination avec la Russie ce qui provoque le tollé de certaines franges de la classe politique. A partir du moment où l’emploi des armes chimiques est prouvé, le président a eu raison de tenir ses engagements. La crédibilité d’un leader vient surtout de sa capacité à faire montre de cohérence entre ce qu’il dit et ce qu’il fait.
En termes de management, il n’y a pas de motivation sans sanction.
Le manager doit savoir exprimer des insatisfactions, voir des colères fortes sur des points majeurs. Plus la relation est positive habituellement, plus la sanction peut être ponctuelle, rapide et violente. La sanction doit être jouée sur une espace aussi fin qu’un fil de rasoir. La relation doit redevenir très vite 100 % positive. Selon une règle du management collaboratif réconciliateur : « On joue ou on se sépare vite, mais on ne traîne pas une relation ambigüe ». Gageons que la semaine prochaine, lors de la visite officielle du président français en Russie, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine s’en souviendront.
Extraits du livre : l’Entreprise inspirante
« La crédibilité managériale tient moins à la capacité de sanction qu’à la capacité de séparation. On n’est pas motivé par un manager que l’on ne craint pas… S’il n’y a pas de rupture, il n’y a pas de motivation ; la rupture éloigne du plaisir d’hier et donne l’envie d’y revenir…La reprise d’autorité doit s’exercer sur des interdits, pas sur des actions. On ne fait jamais une colère sur des actions. Une personne qui subit sans arrêt des remontrances finira par penser : « Quoique je fasse, il (ou elle) ne m’aime pas. » Il faut programmer des ruptures situationnelles et non pas relationnelles. La sanction se fait sur le comportement mais pas sur l’être. La relation doit demeurer. La souffrance est relationnelle, elle n’est pas rationnelle. L’objectif n’est pas de faire souffrir mais de guérir… »
Crédit photo : Libération